Aboudi Mekong Justine est une femme très modeste. Elle n’a pas eu la chance d’aller plus loin à l’école. Ce qui la préoccupe le plus, c’est d’offrir un avenir à ses enfants. La mère de trois enfants aimerait devenir couturière professionnelle et investir l’argent qu’elle gagne dans l’éducation de ses enfants. Pour cette raison, et malgré les difficultés quotidiennes, elle travaille nuit et jour dans son atelier situé dans le quartier Efoulan au coeur de la capitale camerounaise.
Aboudi Mekong Justine est toujours assise derrière une vieille machine à coudre, sur laquelle sont entassés des tissus et autres matériels, tels que des ciseaux, des fils, etc…Son atelier de couture situé au bord de la route menant à la Mairie d’éfoulan est constitué d’un vieux conteneur que son mari avait installé il y a 5 ans. A l’intérieur du conteneur se trouvent des étagères plus ou moins garnis. On y trouve des ballots en plastique et autres sacs remplis de tissus et de vêtements que les clients lui ont donnés pour des confections et finissions. Comme autre activité elle vend également des boissons sucrées aux passants et peut ainsi arrondir ses fins de mois afin de subvenir à ses dépenses, telles le loyer, l’électricité et la téléphonie mobile. Sa machine à coudre, elle l’avait reçu également comme capital de départ de son mari.
Avec le revenu de son travail, elle contribue également à la vie de la famille. Son mari est le principal soutien financier. Il est militaire et gagne 300 Euro par mois. Trop insufisant pour subvenir à tous les besoins quotidiens.
Lors d’un entretien avec Fred-Eric Essam, de passage au Cameroun il ya 3 mois, elle disait: “Il vaut mieux que je sois indépendante. “Je ne veux pas d’aide, je cherche un prêt que je rembourserai. Ma question de savoir combien elle gagne en travaillant ou en vendant les vêtements, elle n’a pas de réponse. Elle n’y a jamais vraiment pensé. “Je travaille d’un jour à l’autre dans l’espoir de joindre les deux bouts.”
Aboudi Mekong Justine a 31 ans, elle est née le 1er avril 1987 et a 3 enfants. Elle n’a pas pu continuer l’école après le certificat d’aptitude primaire. Ses parents n’étant pas en mesure de financer l’école. La couture elle l’a aprise au quartier.
Comme Justine, les petits entrepreneurs au Cameroun ont peu d’accès au capital. Elle a besoin de 500€ pour agrandir son atelier dans la capitale Jaundé. Avec cet argent elle pourra s’acheter sa propre machine à coudre pour la confection des vêtements d’enfants et de femmes à base de “Pagnes”, les tissus africains colorés. Elle n’hésite pas non plus à faire de la mode féminine classique, selon la clientèle. “Les femmes sont conscientes de la mode au Cameroun, après tout, dit-elle.
Plus tard, elle investira ses gains dans une machine à coudre professionnelle. Aussi un fer à repasser, une table avec des chaises et autres matériels. Peut-Être en s’y mettant plus, elle finira un jour par atteindre son objectif principal. Devenir une couturière professionnelle, voire créatrice.